Les mélanges que nous présentons ici sont dédiés à la mémoire d’Alioune Sow, mort trop tôt alors qu’il avait encore beaucoup à donner, aussi bien en tant qu’éminent chercheur qu’en tant qu’enseignant et formateur passionné qu’il était. Les contributions viennent de ses étudiants aujourd’hui eux-mêmes enseignants et chercheurs, de ses collègues de toujours, tant au Sénégal, le pays qui l’a vu naître, que du Togo et bien sûr du Cameroun où il a travaillé pendant plus de vingt-six ans. Les thématiques sont variées et couvrent différents champs dans lesquels Alioune Sow a fait des recherches ou a enseigné. Ainsi nous avons des contributions au débat sur la finalité de la germanistique en Afrique, débat qu’Alioune Sow a été l’un des premiers à ouvrir grâce à sa thèse qui portait précisément sur la germanistique et la problématique du développement. Le deuxième champ d’investigation ici abordé est placé sous le signe du débat postcolonial dont il suivait avec intérêt la tentative africaine de s’en approprier les catégories, pour configurer une approche propre et une perspective qui permette de prendre en charge non seulement la complexité des rapports politiques, culturels et littéraires de l’Afrique avec l’Allemagne, mais également de jeter un regard critique sur la gestion intellectuelle que l’Allemagne a fait de son passé colonial mais également de sa situation et responsabilité postcoloniales. Le troisième champ de contributions est constitué de lectures où se révèlent toute la complexité de l’approche herméneutique africaine de la littérature allemande, une approche qui s’origine dans des interrogations existentielles et historiques individuelles ou collectives propres aux chercheurs mais s’articule autour d’une lecture attentive et professionnelle de textes d’auteurs allemands canonisés ou non et permet ainsi d’alimenter un débat endogène tout en révélant de nouvelles strates de l’œuvre. Nous classons également dans cette catégorie les lectures d’œuvres africaines par des germanistes africains, une lecture qui reprend des catégories et des prismes développés à partir de leur fréquentation de la littérature et de la critique allemandes. Le quatrième champ de recherche porte sur la didactique de l’Allemand en contexte camerounais. L’Ouvrage se termine par le texte du dernier projet de recherche sur lequel Alioune Sow travaillait quand il a été surpris par la mort.